L'Interview intégrale d'Isabelle KERMARREC, Alumni 2015 et Responsable Qualité Europe chez SEPHORA
Isabelle KERMARREC
Responsable Qualité Europe chez SEPHORA
Isabelle est une personnalité solaire, une passionnée à la détermination sans faille.
Des valeurs qui lui ont permis d’accomplir une reconversion professionnelle renversante! C’est à Neuilly-sur-Seine, au siège du Groupe Sephora, qu’Isabelle me reçoit.
Propos recueillis par Laetitia GROGNUX
Bonjour Isabelle et merci de nous accorder cette interview Alumni Sup de Luxe !
Isabelle, tu fais partie de la promotion 2015, quels souvenirs gardes-tu de ton année MBA spécialisé Sup de Luxe?
Ce fut une année riche en émotions pour plusieurs raisons, la découverte d’un secteur que je ne connaissais pas, de belles rencontres, notamment avec les conférenciers, un enseignement de qualité et différent de celui que j’avais pu suivre par le passé, un réseau que j’ai su développer de par mes recherches pour mon mémoire et le Livre Blanc que j’ai co-rédigé avec le cabinet Buy.O.
Tous ces éléments ont fait de cette année très dense, un souvenir impérissable !
Qu’est-ce que cette formation t’a apportée pour la suite de ton parcours professionnel?
Au-delà des connaissances Marketing/communication qui n’étaient pas forcément le domaine auquel je me destinais, c’est plutôt une connexion avec un secteur, avec des passionnés du Luxe que je recherchais.
Cela m’a apporté une ouverture d’esprit, une idée précise de ce que le secteur du luxe recherche, ou encore des notions comme le retail que je ne connaissais pas du tout. J’occupe aujourd’hui une position dans la distribution, et cela m’a permis d’appréhender l’expérience client et les enjeux du digital par exemple, des notions qui sont importantes dans mon métier.
Tu occupes une position de Responsable Qualité depuis plusieurs années, tout d’abord dans le secteur de l’automobile, aujourd’hui dans l’univers de la Beauté. C’est le grand écart ! Challenge ou évidence ?
Un challenge ! C’était loin d’être une évidence. J’ai commencé ma carrière dans l’informatique, avant de poursuivre dans l’automobile. C’était déjà un grand écart ! L’industrie, l’usine de fabrication… en tant que femme, ce n’était pas évident de se faire une place, mais j’y suis parvenue. Alors, lorsque j’ai décidé d’entamer un virage à 180 degrés pour me diriger vers le Luxe, mes proches ont été pour le moins interloqués !
Mais ma soif d’apprendre m’a toujours poussée à me dépasser, à m’intéresser à des domaines différents.
Ce côté ‘challenge’ fait totalement partie de ma personnalité et je n’ai pas fini de vous surprendre !
Qu’est-ce qui t’enthousiasme particulièrement dans ton métier ?
C’est la dimension satisfaction client qui me passionne, être proche du consommateur final. J’ai le sentiment d’être utile à l’entreprise en étant le lien entre l’amont et l’aval, puisque mon rôle consiste à contrôler les produits avant qu’ils n’arrivent en boutique d’une part, et à gérer les réclamations des clients d’autre part.
Je suis ce flux et participe ainsi au développement de l’image de l’entreprise que je représente et c’est une réelle source de satisfaction pour moi.
Quelles sont pour toi les qualités essentielles pour évoluer dans l’univers des cosmétiques?
Paradoxalement, dans l’univers des cosmétiques comme dans celui de l’automobile qui est pourtant radicalement différent, Il faut être très respectueux des règlementations, de la sécurité et de la santé de nos clients. C’est incontestablement la qualité première dans ce métier. On a des responsabilités très importantes, le respect des règles est donc fondamental, on ne peut pas s’y soustraire. Ce qui implique une veille permanente des règlementations qui évoluent régulièrement, notamment avec les directives européennes.
Il faut donc aussi savoir être l’affut de tous ces changements.
Le digital a-t-il modifié ta façon de travailler ?
Pas vraiment. Dans mon métier je suis moins impactée que dans d’autres services, même si je suis responsable de la qualité des produits que l’on propose sur notre site marchand.
Lors de ton MBA spécialisé, tu as réalisé un mémoire sur « La protection et la gestion éthique des sources d’approvisionnement » dans les secteurs Joaillerie et Cuir. Envisages-tu d’orienter ta carrière vers l’un de ces secteurs, et en particulier de te rapprocher de ce sujet qui te tient à cœur ?
Effectivement, c’est un sujet qui me tient à cœur et sur lequel je continue à travailler en parallèle, à travers la « Démarche sustainable » du groupe LVMH dont je fais partie. Je réalise des audits sociaux chez nos fournisseurs de marques cosmétiques, mais aussi auprès de nos fournisseurs indirects (qui concernent nos cadeaux clients par exemple), en étroite collaboration avec d’autres professionnels des maisons du groupe LVMH. Ces audits nous permettent de nous assurer que les produits que nous distribuons proviennent d’usines de fabrication où les conditions éthiques et sociales sont respectées.
Ces sujets me passionnent, une orientation de mon parcours dans le RSE est donc tout à fait envisageable.
Le job idéal se situerait pour moi dans l’univers de la joaillerie, auquel je suis particulièrement sensible, pas forcément dans la qualité, mais peut-être dans le domaine de l’approvisionnement éthique donc.
Crois-tu au destin ?
La première valeur que je porte est la valeur travail, mais je pense avoir une bonne étoile qui veille sur moi depuis très longtemps.
Je crois donc d’avantage en cette notion de bonne étoile plutôt que de destin.
Je pense que lorsque l’on veut vraiment quelque chose et que l’on se donne les moyens de l’obtenir, on peut y arriver. Mais c’est sa bonne étoile qui va faire basculer les choses, à un moment donné.
La chance a-t-elle joué un rôle dans ta carrière ?
Oui bien sûr, je pense que même si on met toutes les chances de son côté, il y a un élément indéfinissable, qui va permettre aux choses de se réaliser ou pas. Le facteur chance existe, c’est certain.
Quel message aurais-tu envie de transmettre aux étudiants et jeunes diplômés Sup de Luxe ?
De croire en soi et en sa chance. De s’accrocher, de profiter pleinement de cette année Sup de Luxe pour se constituer un réseau, même si c’est chronophage. C’est une année qui passe extrêmement vite, il est donc important de rencontrer un maximum de personnes, des opérationnels mais aussi des dirigeants, et de faire connaitre son projet. Il est essentiel d’avoir un projet bien défini pour pouvoir, une fois diplômé, le faire connaitre et aboutir à quelque chose de concret au bout du chemin.
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